André Verdet, né le 4 août 1913 à Nice et mort à Saint-Paul-de-Vence le 19 décembre 20041, est un poète, peintre, sculpteur et céramiste français. Il est élevé par son oncle et sa tante à Saint Paul, terre de ses ancêtres.
Service militaire dans les troupes coloniales : Toulon et Extrême-Orient.
A publié son premier livre en 1939 : "Histoire originales du pays de Saint-Paul". Des recueils de poésie suivront.
En 1941, rencontre capitale avec J.Prévert avec qui il publiera quatre ouvrages de poésie : Souvenirs du Pésent, Histoire, C'est à Saint Paul de Vence, Le Cheval de Trois.
Pendant la Résistance, il devient responsable d'un réseau de sabotage et de contre espionnge du mouvement "Combat".
Arrêté et déporté à Auschwitz et Buchenwald.
Rapatrié le 11 Avril 1945. Il publie dès son retour L'Anthologie des poèmes de Buchenwald, réeditée en Mai 1995.
En 1947, il est appelé au Ministère de la Production Industrielle en tant qu'attaché de Cabinet de Marcel Paul.
En 1949, il retourne se fixer définitivement à Sait Paul où il deviendra le confident et l'ami de grands peintres tels Matisse, Chagall, Braque, Miro, Picasso, Atlan, Hartung, Fautrier, Magnelli, Léger, de Staël, Pignon, Arman, Kijno... De ces rencontres naîtront des livres d'art et maints essais sur la peinture.
Après avoir publier une suite quasi ininterrompue de recueils et d'albums poétiques, entre autres : Mondes et Soleils, Provence Noire, Le Fruit et le Noyau, Forêts, Vers une république du Soleil, André Verdet se met à l'ouvrage de la peinture sur les conseils de Pablo Picasso et de Georges Braques (nombreuses expositions en France et à l'étranger).
Après un rencontre, en 1977, avec BIll Wyman, bassiste des Rolling Stone et Jon Anderson, leader du groupe Yes, desquels il deviendra le grand ami, il crée son propre groupe poético-musical : Bételgeuse (nombreux concerts en France et en Italie; des disques : Picasso Blues; Fernand Léger ou le dynamisme pictural; Euphories de la Couleur; Requiem pour les Cosmonautes; L'ombre d'une étoile).
Depuis 1975, l'activité poétique d'André Verdet s'est tournée vers la société des étoiles et des planètes. Il collabore avec les astrophysiciens J-C Pecker et Ph.Delache. Sur les problèmes du ciel et d' infini, plusieurs ouvrages ont vu le jour : Le ciel et son fantôme, l'Obscur et l'Ouvert, Détours, Les Exercices du Regard, Seul l'Espace s'éternise.

D'une culture à l'autre.
Rares sont ceux qui, loin de tel savoir ou de telle technique appris sur les bancs d'une école, s'évadent en dansant de ces bornes aux limites impossées par les habitudes, par les classifications, par les inerties. N'a-t-on pas du mal à admettre cette étrange intrusion qu'est la cohabitation chez le même homme, de plusieurs, voire de tous les modes d'expressions ?
L'oeuvre d'A. Verdet, carrefour des sensations et des sensibilités, possède éminemment pareille vertu d'insolite. Ses précurseurs ? Excuser du peu : un Vinci, ou plus proche de nous, un Valéry, un Queneau...
La Culture dite "scientifique" possède un mérite peu babal : s'adressant à priori à l'universel, se voulant ouverte, elle parle en effet un langage sans frontières. La culture, -sans adjectif particulier- se nourrit au contraire, de sa propre diversité. La poésie franchit mal la barrières des langues. Et si l'oeuvre peinte se voit aussi bien avec les yeux bridés d'un oriental qu'avec nos yeux d'occidentaux, il reste clair que la sensibilité profonde d'un Hokusaï n'a rien à voir avec celle même d'un "équivalent" européen - Cézanne peut-être ? L'oeuvre peinte, l'oeuvre poétique, l'oeuvre musicale, l'oeuvre architecturale sont créations, au sens plein. Elles reflètent, c'est tout aussi clair, l'individualité du créateur plus que tel élément du monde réel qui, accidentellement, a pu l'inspirer. L'oeuvre scientifique gomme au contraire au maximum la personnalité du savant, qui au mieux, se limite au choix d'un intérêt, au balisage d'une piste. Bref, la réalité qu'elle reflète est la réalité de tous.
Et voilà précisement l'art : de cette réalité qui est à tous -et quelle réalité serait mieux partagée que celle du ciel et de tout ce qui le peuple, le ciel et ses "fantômes" ?-l'artiste trasfigure l'image en une image qui est aussi celle du poète, démiurges redécouverts d'un univers déjà présent.
En vérité, le concept, le mot, la lettre, sont les étoiles, les galaxies du monde pictural et poétique de Verdet. Un signe écrit est une musique, un rappel aussi des signes dans le ciel. Une sémiologie cosmique s'organise sous la main du poéte. Peu d'hommes, somme toute, ont parlé du ciel : tous ont évoqué leur ciel, camouflage immense de leur moi secret, et derrière les images objectives des galaxies, c'est d'eux, d'eux seuls qu'ils nous ont parlé... Le voyage de Verdet l'entraîne, depuis les lampes du temps qui éclairent son long chemin jusqu'à l'ouverture, à travers l'obscur, au fil d'une exploration de l'ordre et du désordre épars dans l'univers.
Bien sûr, le monde des apparences, hors même de la vue subjective du poète, apparaît sans cesse, et l'astronome Verdet, en quelque sorte, décrit simplement et nettement le ciel des téléscopes : rien dans le ciel de Verdet qui puisse être contesté par le physicien ou le mathématicien...
André Verdet est astronome, -avec un regard ébloui sur un monde riche de lumière et de fulgurances. Il est peintre, il est poète. Sa poésie, sa peintre, nous donnent à nous aussi ce regard d'enfance recrée dans l'oeuvre. A travers ce regard nous retrouvons, transfigurée, notre propre vision. C'est peut-être la plus grande force d'un tel homme que de ne pas trahir ni la vérité objective, sous-jacente à tous les regards, ni l'élan personnel qui anime d'air et de feu la vision étincelante d'un Ariel éternellement jeune. ...

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